Solidarité Internationale LGBTQI pense à « toutes et tous » le monde en cette journée mondiale des droits de l’Homme ; l’occasion de regarder la situation des droits des personnes LGBTQI et de relever les futurs défis.

Les droits des personnes LGBTQI

Encore treize États dans le monde condamnent les lesbiennes et les gais à la peine de mort et dans plus de soixante-dix pays les personnes homosexuelles sont emprisonnées. Souvent les minorités sexuelles sont soumises à des tests médicaux pour déterminer la nature de leur vie intime, parfois elles sont envoyées en prison sans raison profonde. Le simple port de préservatif et de gel peut suffire à être suspecté d’homosexualité, à l’instar des récentes arrestations au Cameroun fin novembre.

Dans l’espace francophone, plus d’une dizaine de pays pénalisent encore les relations entre personnes de même sexe. Bien que des États comme le Cambodge ou le Togo ne possèdent aucune législation spécifique, cela n’empêche guère les juridictions locales de s’appuyer sur d’autres textes pour surveiller et contrôler la vie sexuelle des gens. Espérons que cela change avec la nomination du nouvel expert indépendant sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre.

Le nouvel expert indépendant sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre

En septembre dernier, le Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies a en effet nommé son premier expert indépendant sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre, Vitit Muntarbhorn. Au mois de novembre 2016, les associations LGBTQI et de droits humains se sont fortement mobilisés pour contrer une résolution demandant la suppression du nouvel expert. Les États reprochaient à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre de ne pas correspondre aux canons des droits de l’Homme. 84 nations ont néanmoins voté pour le maintien de Vitit Muntarbhorn. Alors que l’expert vient de prononcer les cinq axes de travail pour son mandat, une nouvelle coalition d’États s’est reformée et devrait l’attaquer ces prochaines semaines. SIL écrira un article prochainement sur cet ultime déstabilisation possible.

L’examen périodique universel de 2017

Outre le nouvel expert, les associations peuvent également faire évoluer leurs droits grâce à l’Examen périodique universel (EPU). Cette épreuve a lieu tous les quatre ans et obligent les États à analyser la situation des droits humains sur son territoire. Six pays de l’espace francophone devront y participer en 2017. En février, ce sera à l’Algérie, au Maroc et à la Tunisie de s’exprimer et en juillet prochain ce sera au tour du Bénin, du Gabon et de la Suisse.

La société civile utilise très peu ce moyen pour faire entendre sa voix. Il est vrai que ce n’est pas l’outil le plus rapide pour faire évoluer les droits humains dans son pays. L’EPU consiste plus à mener un travail sur le long terme, à proposer à son pays des recommandations et à l’aider à les réaliser.

Nous recherchons à ce propos des associations formelles ou non au Gabon et qui voudrait constituer un dossier EPU avant mars 2017. Si vous connaissez des militants LGBTQI gabonais ou si vous en êtes un, n’hésitez pas à nous contacter à secretariat@asso-sil.fr.