Le 9 novembre 2016, Solidarité Internationale LGBTQI a plaidé pour une nouvelle identité du fonds LGBT lors du comité de pilotage présidé par Expertise France et pour des concertations plus régulières.
Le Fonds LGBT créé en 2009 sous l’impulsion de la France
Sous l’impulsion de la France, en 2009, à l’issue du Congrès mondial sur les droits de l’Homme, l’orientation sexuelle et l’identité de genre, les Pays-Bas, la Norvège puis les États-Unis et la fondation Randstad ont créé un fonds LGBT. Il rassemble les contributions de différents acteurs, privés comme publics, en vue de soutenir des actions, à travers le monde, pour la réalisation des droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels de personnes victimes de discrimination en raison de leur orientation sexuelle et de leur identité et/ou expression de genre. Ce fonds peut également recevoir les recettes d’évènements organisé dans l’optique de la lutte contre l’homophobie et la transphobie ou de la promotion des droits de l’Homme.
Le comité de pilotage est composé des donateurs :
- le Ministère des affaires et du développement international (France),
- le ministère des Affaires étrangères norvégien,
- l’Ambassade en France du Royaume-Uni des Pays-Bas,
- le Bureau de la Démocratie, des Droits Humains et du Travail du Département d’État des États-Unis d’Amérique,
- la Fondation Randstad.
Mais aussi de la société civile :
- Comité IDAHO : International Day Against Hoomophobia and Transphobia,
- ILGA : International Lesbien, Gay, Bisexual, Trans and Intersex Association,
- Amnesty International France
- FIDH : Fédération internationale des droits de l’Homme,
- CNDH : Commission consultative des Droits de l’Homme,
- UNESCO : Organisation des Nations unies pour l’Éducation, la Science et la Culture,
- Inter-LGBT : Interassociative Lesbienne, gaie, bi et trans,
- LLH : Landsforeningen for lesbiske, homofile, bifile og transpersoner.
Au sein de ce comité de pilotage, Solidarité Internationale agit en tant que membre observateur.
2 appels à projets, 8 organisations financées
Les bénéficiaires du fonds peuvent être des personnes morales non étatiques ou des organismes publics ou paraétatiques. Il concerne également les organisations n’ayant pas obtenu de reconnaissance légale dans leur pays d’origine.
Depuis 2009, deux appels à projets ont été lancé en 2011 et 2013, finançant 8 organisations pour des enveloppes allant de 50 000€ à 60 000€. Concernant le deuxième appel à projet, des fonds ont été attribué à Women’s Fund in Georgia, ICS Vietnam et Afrique Arc-en-ciel (Togo).
Un fonds LGBT menacé
Par ailleurs, lors du comité de pilotage en ce début du mois de novembre 2016, Expertise France, le ministère des Affaires étrangères et du développement durable, l’ILGA, Solidarité Internationale LGBTQI, la FIDH, l’Ambassade des États-Unis en France et le ministères des Affaires étrangères norvégien étaient les seuls présents.
La position de Solidarité Internationale LGBTQI
L’avenir du fonds est menacé. Solidarité Internationale LGBTQI a plaidé pour une nouvelle identité, plus orientée vers les pays francophones. En effet, le rapport du Global Philanthropy Project relève que les principaux récipiendaires des fonds LGBT totaux dans le monde sont des organisations à but social et humanitaire généralement occidentales et anglophones. Les pays francophones n’ont reçu que 1,7% des fonds destinés à la cause LGBTQI.
Alors qu’Expertise France a exprimé le souhait de repousser à un an l’utilisation des 233 119€ restant, SIL a exprimé son inquiétude concernant les associations LGBTQI qui ont des besoins urgents. Par ailleurs, ces organisations sont souvent de petites structures nécessitant des fonds petits. Solidarité Internationale LGBTQI a appelé les membres du comité de pilotage pour le lancement d’un nouvel appel à projet dans les plus brefs délais.
Nous avons aussi demandé une meilleure circulation des informations afin de renforcer la communication sur ce fonds, tant pour les bénéficiaires que pour les donateurs. Les entreprises francophones devront être encouragées afin d’obtenir le même engagement que leurs consœurs anglophones.
Nous avons enfin plaidé pour des réunions plus régulières. La dernière en date datait de 2014. Nous avons réussi à obtenir un prochain comité de pilotage pour janvier 2017. Pendant ce temps, SIL cherchera à rassembler la société civile, membre permanents ou observateurs, afin de se concerter et de fournir une position commune sur l’avenir du fonds d’ici la prochaine rencontre.
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