Neuf organisations francophones, dont SIL, s’organisent pour concevoir et fournir une réponse collective à la consultation publique du nouvel expert indépendant de l’ONU sur la violence et la haine en raison de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre (ONUOSIG).
Une consultation publique LGBT à l’ONU
Les 24 et 25 janvier 2017, le nouvel expert indépendant de l’Organisation des Nations unies pour étudier la violence et la discrimination en raison de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre (ONUOSIG) tient sa première consultation publique.
De nombreuses ONG, essentiellement anglophone, ont pu exprimer leurs recommandations, bonnes pratiques et objectifs qu’elles souhaiteraient voir atteints. L’expert avait également invité tous les États ainsi que les agents onusiens.
Manque de la visibilité des associations de pays francophones
Très peu de militantes et militants francophones des droits humains étaient présentes ou présents lors de la consultation publique. Trois associations francophones étaient toutefois présentes sur 22 ONG au total. Cependant, par une alerte de SIL, nous avons pu apporter une réponse collective à travers neuf organisations de la société civile LGBTQI représentant, ainsi, l’Afrique, l’Amérique, l’Asie et l’Europe.
Le manque de présence des associations francophones sur la scène internationale peut s’expliquer par une structure des relations internationales peu favorable à celles et ceux qui ne possèdent pas les compétences pour comprendre l’anglais et par un faible investissement financier dans les mouvements LGBTQI francophones. Soulignons également que la plupart des organisations publiques et privées lancent majoritairement des appels à projet en anglais.
À cet égard, la consultation publique, bien que retransmise en direct, s’est entièrement déroulée en anglais. Rappelons que l’ONU a instauré l’emploi de six langues officielles (l’anglais, l’arabe, le chinois, l’espagnol, le français et le russe) pour assurer une compréhension de ses activités auprès des peuples dans le monde. SIL avait également demandé au secrétariat de l’expert une traduction des missions de l’expert et de la consultation. Nous n’avons jamais obtenu de réponse.
La circulation des informations est un autre facteur important qui affaiblie la réactivité des organisations de la société civile francophone LGBTQI. En effet, comme Max Weber l’avait noté, ceux qui détiennent, centralisent et valorisent l’information peuvent créer et favoriser la circulation de leur expertise. Pour l’instant, les associations et les chercheurs francophones mettent peu en synergie leurs informations pour produire une expertise globale face à des organisations mondiales.
Une réponse collective francophone LGBTQI
Avec cette consultation publique, des associations francophones LGBTQI ont décidé d’unir leurs savoirs et savoir-faire afin de fournir une réponse collective francophone LGBTQI à l’expert indépendant ONUOSIG.
ALCIS, Bedayaa organization, Destination justice, GIN-SSOGIE, Humanity First Cameroun, Fondation Rainbow Solidarité, Kouraj, Rainbow Sunrise Mapambazuko et SIL ont réussi en deux semaines à produire un document proposant nos recommandations, bonnes pratiques et objectifs à atteindre.https://www.youtube.com/embed/dt28w3wrDA8?version=3&rel=1&fs=1&autohide=2&showsearch=0&showinfo=1&iv_load_policy=1&wmode=transparent
Seule la Belgique comme État francophone était présente pour écouter la société civile. En revanche, la France, la Belgique, le Rwanda, Madagascar et le Tchad était présent lors de la consultation publique concernant les pays.
Renforcer la présence francophone LGBTQI dans les forums internationaux
Ce type de consultation, comme les Conférences mondiales de l’ILGA, montrent que nous devons agir ensemble pour lutter contre les LGBTQI-phobies, pour améliorer la présence des militantes et militants francophones au sein des forums internationaux, renforcer l’expertise commune pour allier nos savoirs et bonnes pratiques et construire des projets en commun pour capter des fonds.
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